WWF tire à nouveau la sonnette d'alarme. Plus de la
moitié des animaux sauvages de la planète ont disparu au cours des 40 dernières
années. Les albatros, les tortues marines, les vipères, les grenouilles, les
éléphants... Voilà quelques-unes des espèces qui ont le plus souffert. Il ne
reste plus que 800 gorilles des montagnes en liberté, précise le journal
sud-africain The Mail and Guardian. Globalement, ce sont les animaux
d'eau douce qui ont été le plus touchés depuis 1970 : - 79% pour ces
populations, - 30% pour les animaux qui vivent sur terre.
Le rapport
du WWF est particulièrement inquiétant cette année. Il y a deux ans, il
ne parlait d'une baisse du nombre d'animaux sauvages que de 28%, souligne National Geographic. L'ONG l'a revu à la hausse car
elle a adopté un nouveau mode de calcul intégrant plus de données qu'avant, a
expliqué la porte-parole de l'organisation au journal. La base de travail est
désormais plus fidèle à la répartition mondiale des espèces de vertébrés même
si elle ne prend en compte que 3.000 espèces environ sur les près de 63.000
existantes dans le monde, précise National Geographic.
La méthode employée fait pourtant l'objet de critiques. Ainsi Stuart Pimm,
chercheur à l'Université Duke, spécialiste de la disparition des espèces, est
assez sévère, dans les colonnes de National Geographic. Toutes
les espèces sont mises au même niveau, regrette-t-il. Les oiseaux-chanteurs
britanniques et les lions d'Afrique de l'ouest par exemple. C'est comme
mélanger des pommes, des oranges, des poires, du raisin et des biscuits. Or la
réalité est plus complexe que cela. Il faut une approche plus fine.
John Hoekstra, chercheur en chef au WWF, le reconnaît. Ce rapport peut
sembler compliqué à déchiffrer. Mais ce qui est clair en tout cas, c'est la
tendance générale qui se dégage. La biodiversité se réduit. Les espèces
sauvages disparaissent plus rapidement dans les régions tropicales. Le déclin
est dramatique en Amérique latine. Le sous-continent a perdu plus de 80% de ses
animaux, précise The Telegraph, alors que dans les pays où les revenus
sont élevés, au contraire, la biodiversité se développe.
On connaît les raisons de ce recul. Il est dû presque en totalité aux
activités humaines, résume le quotidien britannique. Perte de leur habitat
naturel, déforestation, changements climatiques, pollution, chasse, braconnage,
surpêche… Ce rapport du WWF dresse le portrait d'un Terre surexploitée. "L'avenir
est très sombre", explique le responsable de l'ONG en Afrique du sud,
dans The Mail and Guardian. "On va devoir négocier un
virage très serré et ce plus vite qu'on ne le croit", poursuit le
docteur Morné du Plessis. Tous les signaux d'alarme ont été enclenchés. Et
pourtant, on ne fait quasiment rien pour changer les modes d'utilisation et
d'extraction des ressources afin de limiter les effets du changement
climatique. "On pense encore qu'on va s'en sortir", se
lamente le scientifique alors que c'est notre existence même qui est
compromise.
Nous continuons à vivre au-dessus de nos moyens naturels pour ainsi dire.
"Nous coupons des arbres plus vite qu'ils ne poussent. Nous pêchons
tellement de poissons dans les océans que les stocks n'ont pas le temps de se
reformer. Nous pompons tant d'eau dans les rivières et les nappes
sous-terraines que les pluies ne suffisent plus à les remplir. Nous émettons
plus de dioxyde de carbone que ce que les océans et les forêts peuvent absorber",
détaille le Guardian. Pour continuer à vivre ainsi, nous aurions
besoin d'une planète et demie, 4,8 Terres si nous étions tous des Qataris.
L'empreinte écologique des habitants est plus élevée dans les pays riches,
souligne The Mail and Guardian, notamment en Europe, en
Amérique du nord et au Moyen-Orient. Classement de ces pays qui consomment plus
que ce que leur permet en théorie leur bio-capacité à retrouver sur le site du Guardian. Le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes
unis, le Danemark et la Belgique arrivent en tête. Ces Etats dépendent des pays
pauvres qui ont une empreinte écologique réduite.
Pourtant, même si la situation est critique, tout n'est pas perdu. "Ces
dégâts ne sont pas inévitables", juge le professeur Ken Norris, directeur
de la Société Zoologique de Londres qui a participé à l'étude. "Ils sont
la conséquence de la manière dont nous avons choisi de vivre", dit-il dans
les colonnes du Telegraph.
Protéger la nature, "cela demande des actions de protection
ciblées, une volonté politique et un soutien du monde des affaires",
poursuit le quotidien britannique.
Cela repose aussi sur des actions concrètes de chacun d'entre nous, explique
le WWF. Liste de conseils à lire toujours dans The Telegraph :
acheter bio, manger moins de viande et de produits laitiers, prendre les
transports en commun et recycler.
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