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mercredi 1 octobre 2014

Les animaux disparaissent d'une Terre surexploitée

WWF tire à nouveau la sonnette d'alarme. Plus de la moitié des animaux sauvages de la planète ont disparu au cours des 40 dernières années. Les albatros, les tortues marines, les vipères, les grenouilles, les éléphants... Voilà quelques-unes des espèces qui ont le plus souffert. Il ne reste plus que 800 gorilles des montagnes en liberté, précise le journal sud-africain The Mail and Guardian. Globalement, ce sont les animaux d'eau douce qui ont été le plus touchés depuis 1970 : - 79% pour ces populations, - 30% pour les animaux qui vivent sur terre.

Le rapport du WWF est particulièrement inquiétant cette année. Il y a deux ans, il ne parlait d'une baisse du nombre d'animaux sauvages que de 28%, souligne National Geographic. L'ONG l'a revu à la hausse car elle a adopté un nouveau mode de calcul intégrant plus de données qu'avant, a expliqué la porte-parole de l'organisation au journal. La base de travail est désormais plus fidèle à la répartition mondiale des espèces de vertébrés même si elle ne prend en compte que 3.000 espèces environ sur les près de 63.000 existantes dans le monde, précise National Geographic.

La méthode employée fait pourtant l'objet de critiques. Ainsi Stuart Pimm, chercheur à l'Université Duke, spécialiste de la disparition des espèces, est assez sévère, dans les colonnes de National Geographic. Toutes les espèces sont mises au même niveau, regrette-t-il. Les oiseaux-chanteurs britanniques et les lions d'Afrique de l'ouest par exemple. C'est comme mélanger des pommes, des oranges, des poires, du raisin et des biscuits. Or la réalité est plus complexe que cela. Il faut une approche plus fine.

John Hoekstra, chercheur en chef au WWF, le reconnaît. Ce rapport peut sembler compliqué à déchiffrer. Mais ce qui est clair en tout cas, c'est la tendance générale qui se dégage. La biodiversité se réduit. Les espèces sauvages disparaissent plus rapidement dans les régions tropicales. Le déclin est dramatique en Amérique latine. Le sous-continent a perdu plus de 80% de ses animaux, précise The Telegraph, alors que dans les pays où les revenus sont élevés, au contraire, la biodiversité se développe.

On connaît les raisons de ce recul. Il est dû presque en totalité aux activités humaines, résume le quotidien britannique. Perte de leur habitat naturel, déforestation, changements climatiques, pollution, chasse, braconnage, surpêche… Ce rapport du WWF dresse le portrait d'un Terre surexploitée. "L'avenir est très sombre", explique le responsable de l'ONG en Afrique du sud, dans The Mail and Guardian. "On va devoir négocier un virage très serré et ce plus vite qu'on ne le croit", poursuit le docteur Morné du Plessis. Tous les signaux d'alarme ont été enclenchés. Et pourtant, on ne fait quasiment rien pour changer les modes d'utilisation et d'extraction des ressources afin de limiter les effets du changement climatique. "On pense encore qu'on va s'en sortir", se lamente le scientifique alors que c'est notre existence même qui est compromise.

Nous continuons à vivre au-dessus de nos moyens naturels pour ainsi dire. "Nous coupons des arbres plus vite qu'ils ne poussent. Nous pêchons tellement de poissons dans les océans que les stocks n'ont pas le temps de se reformer. Nous pompons tant d'eau dans les rivières et les nappes sous-terraines que les pluies ne suffisent plus à les remplir. Nous émettons plus de dioxyde de carbone que ce que les océans et les forêts peuvent absorber", détaille le Guardian. Pour continuer à vivre ainsi, nous aurions besoin d'une planète et demie, 4,8 Terres si nous étions tous des Qataris.

L'empreinte écologique des habitants est plus élevée dans les pays riches, souligne The Mail and Guardian, notamment en Europe, en Amérique du nord et au Moyen-Orient. Classement de ces pays qui consomment plus que ce que leur permet en théorie leur bio-capacité à retrouver sur le site du Guardian. Le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Danemark et la Belgique arrivent en tête. Ces Etats dépendent des pays pauvres qui ont une empreinte écologique réduite.

Pourtant, même si la situation est critique, tout n'est pas perdu. "Ces dégâts ne sont pas inévitables", juge le professeur Ken Norris, directeur de la Société Zoologique de Londres qui a participé à l'étude. "Ils sont la conséquence de la manière dont nous avons choisi de vivre", dit-il dans les colonnes du Telegraph.
Protéger la nature, "cela demande des actions de protection ciblées, une volonté politique et un soutien du monde des affaires", poursuit le quotidien britannique.

Cela repose aussi sur des actions concrètes de chacun d'entre nous, explique le WWF. Liste de conseils à lire toujours dans The Telegraph : acheter bio, manger moins de viande et de produits laitiers, prendre les transports en commun et recycler.

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