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jeudi 30 octobre 2014

La grille de la honte, un mur entre deux mondes

UN MUR entre deux mondes, c'était le titre choisi la semaine dernière par le quotidien madrilène EL MUNDO pour illustrer une photo, proprement hallucinante : on pouvait y voir une joueuse de golf concentrée sur son swing, face au regard de son coach mais également sous les yeux d'une dizaine de migrants, accrochés au sommet de la clôture frontalière qui longe le terrain de golf. Refusant de descendre, malgré les ordres de la Guardia Civil espagnole, certains de ces migrants sont restés là, suspendus en équilibre à plus de 6 mètres de haut pendant près de treize heures. Il faut dire que pour eux, le green sous leurs yeux était, évidemment, bien plus vert que le sort qui les attendait. Et surtout, à l'instar de quelques 200 de leurs compagnons d'infortune, il s'agissait là de leur huitième tentative durant le mois écoulé pour rentrer de manière irrégulière à Melilla.

Une image qui a donc provoqué l'indignation, d'autant qu'au même moment, précise toujours le site du Courrier international, le Parti populaire au pouvoir présentait lui un projet de loi, autorisant le renvoi immédiat vers le Maroc, des migrants ayant pu accéder aux territoires de Ceuta et Melilla. Une manière de dissuader les candidats de franchir les trois clôtures successives, qui protègent ses confettis de territoire au Maroc. Un projet, en revanche, qui suscite désormais l’inquiétude du Haut-commissariat aux réfugiés, l’agence onusienne qui l’a dit d'ailleurs mardi dernier, tout haut depuis Genève, précise le journal suisse LE TEMPS. Et pourquoi ? Parce que les accords internationaux signés par l'Espagne, rejettent cette modalité et exigent, au contraire, que les migrants qui réussissent à traverser la frontière reçoivent une assistance. Sauf que la pression migratoire ne cesse d’augmenter depuis l’an dernier. En 2013, 4200 personnes étaient entrées illégalement dans les enclaves ou par la mer. Et cette année, plus de 5000 arrivées ont d'ores et déjà été enregistrées. Voilà pourquoi, l’amendement devrait donc être avalisé sans trop de difficulté par le parlement espagnol, où le parti de droite au pouvoir dispose d’une majorité confortable.

Quoi qu'il en soit, cet épisode vient ainsi illustrer une fois de plus cette tension permanente entre d'un côté, ceux pour qui l'Europe serait en passe de devenir un continent assiégé et puis de l'autre, tous ceux pour qui elle est à l'image d'une terre promise et qui sont prêts à tout pour y mettre le pied.

Pour ajouter un peu plus encore à la confusion, il se trouve que samedi prochain, l’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, lancera par ailleurs une nouvelle opération, répondant au doux nom de « Triton » et dont la vocation pour le gouvernement italien, lequel assure la présidence tournante de l’UE et qui en est à l’initiative, sera de se substituer à l’opération « Mare Nostrum », lancée, elle, en octobre 2013 après la mort de 366 migrants au large de Lampedusa. Le problème, c'est que ce nouveau programme, « Triton », à la différence du précédent, ne comprend pas d’opérations de recherche et de sauvetage, précise THE GUARDIAN. Il ne disposera d'ailleurs que d’un tiers des ressources consacrées au précédent programme, « Mare Nostrum », dont le coût est estimé aujourd'hui à 9 millions d'euros par mois, 9 millions presque entièrement supporté par l’Italie. Et c'est justement la raison pour laquelle, Rome, entend désormais y mettre un terme. Non seulement parce que l’Italie s’est rendu compte que parmi ses partenaires européens, peu d'entre eux contribuaient financièrement à ce programme, et qu’en plus, beaucoup lui reprochaient même d’avoir créé à travers cette opération un facteur d’attraction.

C'est même très exactement l'argument avancé cette semaine, par la Grande-Bretagne, laquelle par la voix de sa secrétaire d’Etat aux affaires étrangères a déclaré ne pas vouloir participer aux futures opérations européennes de sauvetage des réfugiés en Méditerranée, au prétexte que celles-ci auraient pour seul effet d'attirer encore plus de migrants.

Si certains, à l’instar de la DEUTSCHE WELLE, estiment que le positionnement de la Grande-Bretagne est compréhensible ou plus exactement, que la disposition à accueillir des migrants en Europe a des limites, d'autres en revanche y voient surtout une manière pour Londres d’instrumentaliser la détresse des réfugiés à des fins électorales. C’est le cas en particulier du journal économique italien IL SOLE, repris par le site Eurotopics. Pour le journal, cet argument dissimule en réalité la peur du Premier ministre David Cameron de perdre les élections l'an prochain. La vague de migrants qui déferle sur Londres, écrit le journal, est aujourd’hui le thème le plus épineux de la politique britannique. Or il ne fait aucun doute qu’il dominera encore la campagne des législatives de mai 2015.

A l'inverse, son confrère britannique THE INDEPENDENT, estime que les gouvernements européens et notamment celui de Londres, doivent comprendre que de l'autre côté de la Méditerranée, un effroyable chaos règne. Pour beaucoup de personnes, l'asile est aujourd'hui un besoin réel et urgent. En d'autres termes qu'il doit leur être possible d'en faire la demande dans la dignité et surtout qu'on ne peut pas se contenter aujourd'hui de détourner le regard.

Une analyse qui rejoint le pessimisme de tous ceux qui, regardant de l’autre côté de la mer, ne voient pas baisser le nombre de candidats à l’exil. Et redoutent que les passeurs répondent, à leur manière, à un retrait des navires de sauvetage, c'est à dire en coulant purement et simplement un bateau contenant des centaines de personnes, comme ils l’ont encore fait le mois dernier.

vendredi 24 octobre 2014

Au grand banquet de la nature, point de couvert disponible pour tous


D’UN côté ces trois chiffres : 3 milliards d’habitants en 1960, 7 milliards en 2014 dont la moitié, 3’5 milliards dans les villes. De l’autre, cette évidence : d’importants changements climatiques ont secoué la planète pendant toute cette période.

Pour beaucoup de démographes, le rapprochement n’est pas pertinent. Mais pas pour tous. En France, Jacques Véron, chercheur à l’Institut National d’Etudes démographiques, s’emploie à croiser les facteurs population, mode de vie et progrès technique. L’un des moyens de lier numériquement la population à l’environnement, explique-t-il, c’est d’en estimer la « capacité de charge ». On parle, par exemple, de la capacité de charge d’un troupeau, c’est-à-dire, sa taille limite au de-là de laquelle il ne pourra plus vivre sur le territoire qu’il s’est choisi sans le dévaster et donc, en souffrir. Appliqué à l’humanité, quelle est la capacité de charge de celle-ci sur la Terre, au de-là de laquelle, la vie n’y sera plus possible? A quel moment y aura-t-il trop d’hommes pour trop peu de ressources? La peur du trop-plein et de ses conséquences pour l’avenir des hommes sur la Terre n’est pas nouvelle. Que nous dit Malthus en 1803 d’un homme « qui naît dans un monde déjà occupé, s’il ne lui est pas possible d’obtenir de ses parents, les subsistances qu’il peut justement leur demander, et si la société n’a nullement besoin de son travail »? Tout simplement qu’il est de trop. La formule est célèbre. Elle est lapidaire : « au grand banquet de la nature, point de couvert disponible pour lui. »

« Et qu’arrive-t-il, poursuit Malthus, si, au contraire, on lui fait de la place ? » Alors,  « l’ordre et l’harmonie du banquet seront troublés, l’abondance qui régnait auparavant se change en disette et la joie des convives est anéantie par le spectacle de la misère et de la pénurie. »

Jacques Veron s’empare de cet apologue du banquet qui défend donc la légitimité des populations présentes à consommer sans se préoccuper des suivantes, pour le renverser. Et il lui oppose la définition même du développement durable qui incite, au contraire, à songer au droit des générations futures. Le trop-plein, rappelons-nous, la grande peur du milieu du XXe siècle, « 700 millions de Chinois. Et moi ? Et moi ? Et moi ? ». La planète est alors en pleine explosion démographique. Les spécialistes font des calculs et certaines projections sont carrément effrayantes. En 1972 un rapport du MIT, pour le compte du Club de Rome, alerte aussi sur la croissance de la population, une menace pour l’avenir de l’humanité, puisqu’elle peut conduire à terme, à un épuisement des ressources. Il est donc urgent de l’arrêter.

Quinze ans plus tard, en 1987, c’est le célèbre rapport Brundtland, préparatoire au sommet de la Terre. Il préconise aussi de stabiliser la population à 6 milliards. Mais en dépit de politiques de contrôle des naissances (en Chine notamment), en dépit de la transition démographique en cours, ce nombre sera dépassé : 7 milliards en 2014, il devrait atteindre près de 10 milliards à l’horizon 2050…et cette fois la capacité de charge pourrait bien toucher sa limite.

On a le sentiment qu’en dépit de toutes ces données, que les rapports ne sont pas évidents.
Dans les années 1960, le biologiste Paul R. Ehrlich publie « La bombe P » (P étant population). Il y recentre la question environnementale autour de la question de la pression démographique. Il aboutit à des conclusions qui ne sont pas très humanistes, comme par exemple, la stérilisation. Car, en fait, les démographes ne se sont pas beaucoup occupés de la question environnementale à cause de la décrédibilisation de leur « antihumanisme ». Emmanuel Todd ou Hervé Le Bras, ne se sont intéressés que tardivement à ces questions, alors que l’environnement joue un rôle fondamental dans la démographie.

Du côté des écologistes, prend-on suffisamment en compte la préoccupation la question de la croissance démographique ? Y a-t-il un problème de surpopulation ? Si on regarde l’histoire de l’humanité comme une trajectoire, les deux derniers millénaires de l’humanité, la population a simplement doublé environ; alors qu’en l’espace d’un siècle, le XXe, elle a été multipliée par 6. Pic soudain dans le rythme d’accélération… mais quel est alors le chiffre de la population « normale » ? Ce calcul savant dépend des modes de vie, des technologies disponibles, des répartitions des populations, des innovations sociales, de la répartition des richesses, et plein d’autres phénomènes, enfin… qui donnent lieu aux chiffres les plus fantaisistes sur l’avenir. Le plus probable, semble-t-il, serait celui autour de 10 milliards. Pour l’instant du moins.

Mais la population n’est pas également répartie sur le territoire de la Planète. Il faut différencier ici l’entassement en milieu urbain du volume global d’hommes sur la Terre.
L’entassement urbain est une réalité : il y a des problèmes locaux de surpopulation, mais en même temps cela n’implique pas l’existence d’un problème global de croissance démographique. Ce qui pose problème c’est le mode de vie (on pollue trop, on consomme trop en matière d’énergie), et non pas le nombre. Il s’agit d’un problème « culturel » donc, la fameuse « empreinte écologique », qu’il faudrait corriger. Si l’on prend en exemple, le problème du réchauffement climatique, et donc d’un problème qui n’est pas « local », l’environnementaliste britannique James Lovelock pense que la surpopulation et le changement climatique sont les deux faces d’une même médaille. Or, les régions les plus peuplées ne sont pas celles qui émettent le plus de gaz à effet de serre, ce sont les régions les plus riches et/ou qui sont à forte croissance. Les États-Unis disposent de beaucoup d’espace pour peu de population –et ce sont parmi les plus grands émetteurs.

Le problème n’est donc pas combien nous sommes, mais plutôt comment nous vivons. Une question d’organisation sociale, encore une fois, de gestion et d’usage des territoires et des ressources.

jeudi 16 octobre 2014

Humacoop: Gestion financière des projets de solidarité internationale

IL reste 1 à 2 places pour la formation "Gestion financière des projets de solidarité internationale" du 13 au 15 novembre 2014 à Grenoble. 

Ces 3 jours d'enseignements s'adressent à toute personne amenée à gérer les finances d'un projet d’aide humanitaire (administrateurs, comptables, responsables financiers). 

Inscription : cv et une lettre de motivation à info@humacoop.com

Une session de 5 jours en gestion financière est également organisée à Abidjan en Côte d'Ivoire en janvier 2015, plus d'informations dans la rubrique "Formations à l'étranger" du site internet www.humacoop.org

mercredi 15 octobre 2014

Élevage, viande et santé humaine

L'ELEVAGE est en soi un facteur de risque pour notre santé. Les systèmes industriels de production sont depuis longtemps la norme dans les pays développés et deviennent de plus en plus répandus dans les pays en développement. Le nombre énorme d'animaux élevés en confinement, dotés d'une variabilité génétique très pauvre, et soumis à une croissance rapide dans des conditions effroyables, crée des conditions idéales pour l'émergence et la propagation de nouveaux pathogènes.
Sans oublier les scandales qui ont éclaboussé l'industrie agro-alimentaire : vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine), hormones de croissance, grippe aviaire, fièvre aphteuse...

Quelques scènes du film Samsara sur l'élevage industriel, devenu la norme dans les pays dits avancés

Ainsi, les systèmes modernes d'élevage sont des incubateurs à virus, listeria monocytogènes, salmonelles, campylobacters, E. coli, et autres promoteurs de « grippes » en tout genre. Comme l'indique un rapport de la FAO : « il n'est pas surprenant que les trois-quarts des nouveaux pathogènes ayant affecté les humains dans les dix dernières années proviennent des animaux ou des produits animaux».

La consommation de viande rouge nuit à la santé

La surconsommation de viande a pour effet d'augmenter la prévalence des affections suivantes : cancers (colon, prostate, intestin, rectum), maladies cardio-vasculaires, hypercholestérolémie, obésité, hypertension, ostéoporose, diabète de type 2[10], altération des fonctions cognitives, calculs biliaires, polyarthrite rhumatoïde.

"Différents facteurs semblent poser problème dans la viande rouge. Le fer notamment qui joue un rôle oxydant, favorisant les maladies inflammatoires et le vieillissement lorsqu'il est présent en trop grande quantité, en particulier chez les hommes ou les femmes ménopausées. Les graisses présentes dans la viande rouge, en majorité saturées ou de type oméga-6, pourraient également jouer un rôle" explique le site La Nutrition.fr.

La viande est cancérogène

Le Fonds de recherche mondial sur le cancer a présenté en 2010 un examen détaillé de 7000 études cliniques portant sur les liens entre alimentation et cancer. Il en ressort que les viandes transformées peuvent être dangereuses pour la consommation humaine et sont fortement liée à une augmentation du risque de cancer colorectal.

Les viandes transformées (jambon, bacon, saucisses, pepperoni, salami, et presque toutes les viandes présentes dans les plats préparés comme les pizzas, lasagnes ou raviolis) sont généralement fabriquées avec un ingrédient cancérogène : le nitrate de sodium. Le nitrate de sodium est principalement utilisé comme un colorant qui fait croire que la viande est fraîche. Or, le nitrate de sodium (ou salpêtre du Chili) se combine avec les protéines de la viande pour donner des nitrosamines, hautement cancérigènes.

Une étude menée par l'Université d'Hawaï en 2005 a montré que la consommation de viandes transformées augmentait le risque de cancer du pancréas de 67% , tandis qu'une autre étude a montré qu'il augmentait le risque de cancer colorectal de 50% !

Autre additif alimentaire ajouté : le glutamate monosodique ou glutamate de sodium (E 621). Présent dans pratiquement tous les produits de viande transformés, il serait lié à des troubles neurologiques tels que la migraine, la maladie d'Alzheimer, la perte de contrôle de l'appétit, l'obésité...

Manger de la viande n'est pas indispensable

Contrairement à une idée reçue, les produits d'origine animale ne sont pas indispensables à la santé humaine. La position conjointe des diététiciens américains et canadiens, émise en 2003, a formulé un bon résumé de cette réalité. Ces deux organisations, qui regroupent 70 000 diététiciens, ont endossé le fait que « les régimes végétariens (y compris le végétalisme) menés de façon appropriée, sont bons pour la santé, adéquats sur le plan nutritionnel et bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies ». Cette position de l'Association américaine de diététique a été réaffirmée en 2009.
De surcroît, la tertiarisation de nos sociétés et notre mode de vie de plus en plus sédentaire ne justifie plus cette surconsommation de viande.

C'est dans les pays riches que la consommation de produits animaux est la plus forte, un état de fait qui ne répond à aucune nécessité nutritionnelle et cause des dommages environnementaux catastrophiques. Or, l'élevage y est soutenu par des aides publiques conséquentes...

lundi 13 octobre 2014

Pesticides : « puisque je te dis que tu ne risques rien... »


© Greenpeace
LE Pesticide Action Network Europe (*) et Générations Futures publiaient à la mi-septembre un rapport passé sous silence qui montre que les régulateurs ignorent l'obligation légale de produire toutes les études scientifiques de moins de 10 ans dans les dossiers de demande d’homologation des matières actives de pesticides au niveau européen. Ce rapport, assez technique, très sérieux, montre aussi que les régulateurs n’utilisent pas ces études pour définir des niveaux d'exposition les plus sûrs possibles mais se contentent des études fournies par les industriels eux-mêmes. Ces derniers sous-estiment ainsi probablement beaucoup la dangerosité de ces produits en s'autoévaluant. Parallèlement les études de scientifiques universitaires indépendants ne sont pas examinées sérieusement dans le cadre de l’évaluation des matières actives de pesticides...


* Lire la présentation du Pesticide Action Network Europe.

Le nucléaire face aux renouvelables : les chiffres

EN 2013, les investissements mondiaux dans l’éolien ont été cinq fois supérieurs à ceux du nucléaire (pour un montant de 215 milliards de dollars contre seulement 42 milliards pour l’atome). En matière de chiffres d’affaires, alors que l’Allemagne - qui a décidé de sortir du nucléaire - a réalisé un chiffre d’affaires à l’export en 2013 de 13 milliards d’euros pour les renouvelables (chiffre cumulé pour le solaire et l’éolien), la France, quant à elle, s’est contentée de 5,6 milliards d’euros pour le nucléaire. Ce sont quelques-uns des chiffres cités par Mycle Schneider et Yves Marignac, à l'invitation de Greenpeace, et quelques jours avant l’ouverture du salon World Nuclear Exhibition à Paris Le Bourget.

L'idée de l'association de défense de l'environnement, c'est d'oublier pour un moment les considérations environnementales et de risques technologiques pour montrer, sur la base de données économiques purement factuelles, que la France mise sur une technologie en déclin.

Autre chiffre, celui de la puissance installée mondiale. Sur la dernière décennie, quand la puissance installée de solaire et d’éolien a cru de 403 gigawatts électriques (GWe), celle du nucléaire a reculé de 32 GWe, soit l’équivalent de la moitié du parc français.

Le World Nuclear Exhibition ouvrira ses portes le mardi 14 octobre, le jour du vote de la loi de transition énergétique à l’Assemblée nationale, tout un symbole. Greenpeace rappelle que, dans sa forme actuelle, cette loi ne permet pas à l’Etat de limiter à 40 ans maximum la durée de vie des réacteurs nucléaires. Elle ne permet pas non plus d’imposer à EDF de fermer des réacteurs pour raison de politique énergétique.

Pourtant, ce sont les seules garanties pour respecter l’objectif présidentiel de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025 et peut être éviter le syndrome « Concorde », la fierté nationale d'une technologie d'un autre temps, poussée jusqu'à la catastrophe.

Greenpeace demande au gouvernement et aux députés de l’Assemblée nationale de se réapproprier, dans le cadre de la loi, le pouvoir de décider la fermeture des réacteurs nucléaires et de limiter leur durée de vie à 40 ans.

Plus sur le site de Greenpeace.

mardi 7 octobre 2014

Humacoop Formation Anthropologie et humanitaire : il reste encore des places

LES inscriptions sont ouvertes pour la formation "Anthropologie et humanitaire" du 8 au 12 décembre 2014 à Grenoble.

Elle s'adresse plus particulièrement au personnel d'organisations non gouvernementales, d'institutions, de collectivités territoriales engagées sur le montage d'un projet humanitaire, de développement ou de coopération. 

Les objectifs de cette formation sont :
-Appréhender les contextes d'interventions sur le plan culturel, social, historique, politique en utilisant une démarche anthropologique
-Acquérir des outils méthodologiques propres à l'anthropologie pour adapter au mieux les programmes d'aide aux situations locales 

Le programme sur 5 jours :
-Introduction à l'anthropologie et à l'histoire de l'humanitaire
-Anthropologie de la santé
-Anthropologie appliquée aux projets humanitaires
-Anthropologie du développement
-Anthropologie et notion de perception, représentations réciproques.

Pour vous inscrire, il faut envoyer un cv et une lettre de motivation à info@humacoop.com
Tarif réduit pour les étudiants et demandeurs d'emploi, paiement échelonné possible.
Renseignements sur demande à info@humacoop.com ou sur www.humacoop.com dans la rubrique "Formations en France"

mercredi 1 octobre 2014

Les animaux disparaissent d'une Terre surexploitée

WWF tire à nouveau la sonnette d'alarme. Plus de la moitié des animaux sauvages de la planète ont disparu au cours des 40 dernières années. Les albatros, les tortues marines, les vipères, les grenouilles, les éléphants... Voilà quelques-unes des espèces qui ont le plus souffert. Il ne reste plus que 800 gorilles des montagnes en liberté, précise le journal sud-africain The Mail and Guardian. Globalement, ce sont les animaux d'eau douce qui ont été le plus touchés depuis 1970 : - 79% pour ces populations, - 30% pour les animaux qui vivent sur terre.

Le rapport du WWF est particulièrement inquiétant cette année. Il y a deux ans, il ne parlait d'une baisse du nombre d'animaux sauvages que de 28%, souligne National Geographic. L'ONG l'a revu à la hausse car elle a adopté un nouveau mode de calcul intégrant plus de données qu'avant, a expliqué la porte-parole de l'organisation au journal. La base de travail est désormais plus fidèle à la répartition mondiale des espèces de vertébrés même si elle ne prend en compte que 3.000 espèces environ sur les près de 63.000 existantes dans le monde, précise National Geographic.

La méthode employée fait pourtant l'objet de critiques. Ainsi Stuart Pimm, chercheur à l'Université Duke, spécialiste de la disparition des espèces, est assez sévère, dans les colonnes de National Geographic. Toutes les espèces sont mises au même niveau, regrette-t-il. Les oiseaux-chanteurs britanniques et les lions d'Afrique de l'ouest par exemple. C'est comme mélanger des pommes, des oranges, des poires, du raisin et des biscuits. Or la réalité est plus complexe que cela. Il faut une approche plus fine.

John Hoekstra, chercheur en chef au WWF, le reconnaît. Ce rapport peut sembler compliqué à déchiffrer. Mais ce qui est clair en tout cas, c'est la tendance générale qui se dégage. La biodiversité se réduit. Les espèces sauvages disparaissent plus rapidement dans les régions tropicales. Le déclin est dramatique en Amérique latine. Le sous-continent a perdu plus de 80% de ses animaux, précise The Telegraph, alors que dans les pays où les revenus sont élevés, au contraire, la biodiversité se développe.

On connaît les raisons de ce recul. Il est dû presque en totalité aux activités humaines, résume le quotidien britannique. Perte de leur habitat naturel, déforestation, changements climatiques, pollution, chasse, braconnage, surpêche… Ce rapport du WWF dresse le portrait d'un Terre surexploitée. "L'avenir est très sombre", explique le responsable de l'ONG en Afrique du sud, dans The Mail and Guardian. "On va devoir négocier un virage très serré et ce plus vite qu'on ne le croit", poursuit le docteur Morné du Plessis. Tous les signaux d'alarme ont été enclenchés. Et pourtant, on ne fait quasiment rien pour changer les modes d'utilisation et d'extraction des ressources afin de limiter les effets du changement climatique. "On pense encore qu'on va s'en sortir", se lamente le scientifique alors que c'est notre existence même qui est compromise.

Nous continuons à vivre au-dessus de nos moyens naturels pour ainsi dire. "Nous coupons des arbres plus vite qu'ils ne poussent. Nous pêchons tellement de poissons dans les océans que les stocks n'ont pas le temps de se reformer. Nous pompons tant d'eau dans les rivières et les nappes sous-terraines que les pluies ne suffisent plus à les remplir. Nous émettons plus de dioxyde de carbone que ce que les océans et les forêts peuvent absorber", détaille le Guardian. Pour continuer à vivre ainsi, nous aurions besoin d'une planète et demie, 4,8 Terres si nous étions tous des Qataris.

L'empreinte écologique des habitants est plus élevée dans les pays riches, souligne The Mail and Guardian, notamment en Europe, en Amérique du nord et au Moyen-Orient. Classement de ces pays qui consomment plus que ce que leur permet en théorie leur bio-capacité à retrouver sur le site du Guardian. Le Koweït, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Danemark et la Belgique arrivent en tête. Ces Etats dépendent des pays pauvres qui ont une empreinte écologique réduite.

Pourtant, même si la situation est critique, tout n'est pas perdu. "Ces dégâts ne sont pas inévitables", juge le professeur Ken Norris, directeur de la Société Zoologique de Londres qui a participé à l'étude. "Ils sont la conséquence de la manière dont nous avons choisi de vivre", dit-il dans les colonnes du Telegraph.
Protéger la nature, "cela demande des actions de protection ciblées, une volonté politique et un soutien du monde des affaires", poursuit le quotidien britannique.

Cela repose aussi sur des actions concrètes de chacun d'entre nous, explique le WWF. Liste de conseils à lire toujours dans The Telegraph : acheter bio, manger moins de viande et de produits laitiers, prendre les transports en commun et recycler.