Le bétonnage et détournement des lits des rivières littorales (la Brague à Biot-Antibes en est l'exemple,  mais aussi la Cagne), l'urbanisation en zones inondables (à l'exemple de la maison de retraite à Biot et des emplacements des 2 résidences à La Napoule qui cumulent le gros des décédés et disparus) est le corollaire de cette absurdité.

Ce n'est pas l'imprévisible météo la seule à être mise en cause, mais l'absurdité du bétonnage. Le phénomène de la "goutte froide" de ce samedi est bien connu en Méditerranée depuis la nuit des temps.

Une urbanisation à outrance

La Riviera est devenue une métropole de 1.5 million d'habitants sur une étroite bande de terre de 50 kilomètres de longueur, entre La Napoule et Menton, où s'agglutinent immeubles, villas, autoroutes et ports de plaisance. Une juxtaposition d'agglomérations qui se sont développées de façon concurrente ces 50 dernières années, sans aucun plan cohérent.

Pour la poule aux œufs d'or azuréenne le vrai problème est l'urbanisation à outrance.
A tel point que l'été,  les locaux fuient le bord de mer pour se réfugier dans la verdure de l'arrière-pays. Le vrai problème, c'est celui du bétonnage. L'urbanisation à outrance a défiguré la Côte d'Azur; il est temps de le reconnaître et d'arrêter les dégâts.

On a construit n'importe quoi, n'importe comment et n'importe où, du moment que cela rapportait...
Les transports en commun sont réduits et insuffisants, exploités sans la moindre coordination. Vivre et travailler sans voiture sur la Côte est pratiquement impossible. D'où les embouteillages chroniques en toute saison, même sur l'autoroute urbaine A8 (à péage) qui relie Nice et Cannes. Quant aux infrastructures touristiques, elles ont été conçues d'une manière aussi anarchique. Chaque municipalité veut son golf, son port de plaisance, son palais des congrès, sans se préoccuper de savoir si ces équipements ne pouvaient pas être partagés avec les communes voisines.

A titre d'exemple, Cagnes-sur-Mer, cité balnéaire collée à Nice, avec presque 50.000 habitants, a l'honneur d'inaugurer cet automne, un "projet d'exception", le Polygone Riviera : sur plus de 70 000 m² la société Socri a investit 350 M€, et comprendra un cinéma de 10 salles, une salle de fitness, un Printemps de 9.000 m² et... 150 boutiques. Wow, certains assurent même que c'est le plus grand centre commercial à l'air libre de tout l’hexagone hexagonal... encore un exemple de bétonnage pour défigurer définitivement la vallée du Loup qui s'allonge sur la municipalité depuis Vence.

Il a fallu attendre la fin des années 80 pour que la plupart des communes du littoral s'équipent de stations d'épuration. Beaucoup des villas qui pullulent dans les collines niçoises ou cannoises ne sont toujours pas raccordées aux égouts. Pas plus que les bateaux de plaisance qui se transforment, l'été, en studios flottants (10% seulement sortent régulièrement en mer) et rejettent allègrement leurs eaux usées dans les ports, qui deviennent des cloaques...

Si la Riviera continue à se développer de la sorte, le risque est grand, désormais, de tuer définitivement une poule aux œufs d'or qui montre déjà des signes de fatigue.