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vendredi 25 juillet 2014

La transition énergétique à court de financement ?

LE projet de loi sur la transition énergétique, présenté le 18 juin par la Ministre de l’Ecologie, reste muet sur la plupart des enjeux financiers, reportant les décisions au projet de loi de finance 2015.

Une conférence bancaire et financière de la transition énergétique s’est  tenue cette semaine pour élaborer des mesures dans le domaine de la rénovation thermique des logements et du financement des entreprises. Le Réseau Action Climat qui regroupe les principales associations de défense de l'environnement y est présent et fait des propositions, surtout celle d'un outil de financement inspiré de la banque Kfw allemande.

La plupart des propositions du RAC tombent sous le sens, notamment en ce qui concerne la simplification nécessaire des aides à l'amélioration énergétique du bâtiment auxquels plus personne ne comprend rien. Le RAC rappelle les bénéfices du tiers financement, la nécessité d'une fiscalité environnementale, celle d'une obligation de résultats quand on fait des travaux.

Les propositions du RAC sont d'ailleurs pour beaucoup en accord avec celles de Philippe Ortega et Inès Reinmann sur les Financements innovants de l'efficacité énergétique, rapport remis à Phillipe Pelletier, président du Plan bâtiment durable (ex Plan bâtiment Grenelle) en février 2013.

Le RAC rappelle à juste titre que les mesures de soutien à la rénovation énergétique du bâtiment ne constituent pas un coût mais un investissement qui se rembourse notamment par la baisse de la facture gazière et pétrolière. Ajoutons qu'un euro investi dans le pays à faire travailler nos entreprises, n'est pas équivalent à un euro envoyé dans les pays du Golfe ou en Russie. Le premier reste dans le pays, et a des impacts socio-économiques majeurs (emplois générés, développement des technologies, baisse de la précarité énergétique, diminution des risques de santé), tandis que le second est exporté et génère les impacts environnementaux que nous savons.
                                                                                                                                                              
LE RAC invite aussi à l'arrêt immédiat des soutiens publics aux combustibles fossiles et à la redirection des fonds publics alloués aux énergies fossiles vers des mesures permettant la réduction de la consommation non soutenable et le développement de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

Il préconise notamment les mesures suivantes :
  • refuser de soutenir tout projet de charbon et d'hydrocarbures non conventionnels présentés au sein des institutions financières internationales dont la France est membre ;
  • exclure les nouveaux projets charbon et hydrocarbures non conventionnels des garanties de la Coface (plus de 1,2 milliard d'euros de projets charbon garantis depuis 2011) ;
  • mettre fin aux investissements des entreprises dans le charbon et les hydrocarbures non conventionnels, en particulier celles dont l'Etat est actionnaire (par exemple, EDF et GDF investissent dans des projets de centrales à charbon extrêmement polluantes et controversées).
 

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