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samedi 11 avril 2015

21 ans après le génocide...




Vingt et un ans après le génocide au Rwanda, le gouvernement français a annoncé qu'il allait rendre accessibles au public et à la recherche ses archives secrètes sur le Rwanda.

Des documents qui portent sur les années 1990-1995. A travers cette mesure, Paris veut réfuter les reproches d'une coresponsabilité dans le génocide. Cette ouverture d'archives doit démentir les soupçons selon lesquels le gouvernement français de l'époque et le président François Mitterrand, auraient une part de responsabilité parce qu'ils auraient soutenu le régime hutu sur le plan politique et militaire. L'homme fort du Rwanda, Paul Kagame, a à plusieurs reprises accusé la France de complicité. Les relations diplomatiques entre Kigali et Paris sont toujours très tendues.

Les reproches faits à la France concernent surtout la question de savoir jusqu'à quelle date des armes ont été livrées au Rwanda et quel rôle a joué l'opération dite "humanitaire" lancée par Paris. Au cours de l' « Opération Turquoise » --son nom de code-- de nombreux responsables du génocide ont été mis en sécurité, selon Paul Kagame.

La décision d'ouvrir les archives a été prise il y a un an déjà par François Hollande. Le contenu des quelques 80 dossiers et protocoles est donc connu de l'Elysée. Il ne faut pas s'attendre à y découvrir des choses compromettantes.

Malgré le peu de portée des dossiers dévoilés, l'organisation SOS Racisme a salué un geste qui, du point de vue des victimes, arrive fort tardivement. Les familles des victimes attendent toujours de la France qu'elle avoue et regrette au moins son inactivité, sa passivité lors du génocide. Et on peut se demander aussi quand et dans quelle mesure les archives sur le Rwanda du quai d'Orsay, les dossiers classés « secret-défense » du Ministère de la Défense et ceux des services secrets seront eux aussi accessibles.

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